La photo ? Voilà encore un monde à part qui me gonfle ! J'ai toujours fait de la photo, mais de manière succincte, et sans tirer. Aux Arts Décos, j'avais même laissé ça de côté, parce que la photo à connotation plus ou moins artistique ou je ne sais quoi, ça me fatigue à un point… Toutes ces expos, tous ces livres totalement inutiles et inintéressants – le sommet là-dedans étant ces bouquins du genre "La femme vue par Lucien Clergue", tous ces trucs totalement vaseux de flotte, de plages et de modèles féminins… Ce n'est que bien plus tard, à la fin des années 70, que j'ai eu une vraie révélation, en une après-midi, à Londres, alors que je ne faisais plus de photos depuis belle lurette. J'étais allé rencontrer le collectif de graphisme Hipgnosis pour la pochette de mon album 2870. Le temps que les mecs travaillent sur les différentes pistes du projet et me proposent un rendu, j'ai eu l'opportunité de faire une ou deux séances avec les photographes de leur équipe. Et là, je suis tombé sur un type, qui pour quelques photos a pris son boîtier – un Nikon quelconque –, foutu deux rouleaux dedans, et deux dans les poches, et en avant ! Le genre qui, quand tu lui demandes où on va, te répond : "En bas, on va faire le tour du pâté de maisons". Enfin, on allait faire le tour du pâté de maisons ! C'est tout à fait symbolique, mais tellement vrai : jusque là, je n'avais rencontré que des gens qui cherchaient des situations, des lieux, des décors, des machins… Pour un type comme moi, une fadaise absolue ! Richard Robert - l'oreille absolue - octobre 1996 |
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« On
voudrait revivre
Mais ça veut dire On voudrait vivre encore la même chose Refaire peut-être encore le grand parcours Toucher du doigt le point de non-retour (…) Le temps n'est pas venu qu'on se repose. Il faut refaire encore ce que l'on aime, Replonger dans le froid liquide des jours, toujours les mêmes Et se sentir si loin, si loin de son enfance. En même temps qu'on a froid, qu'on pleure, quand même on pense Qu'on a pas eu le temps de terminer le livre Qu'on avait commencé hier en grandissant, Le livre de la vie limpide et grimaçant Où l’on était saumon qui monte et qui descend Où l’on était saumon, le fleuve éclaboussant Où l’on est devenu anonyme passant Chevelu, décoiffé Chevelu, décoiffé, difforme se disant On voudrait revivre, revivre, revivre… On croit qu'il est midi, mais le jour s'achève. Rien ne veut plus rien dire, fini le rêve. On se voit se lever, recommencer, sentir monter la sève Mais ça ne se peut pas, Non ça ne se peut pas, Non ça ne se peut..." REVIVRE – REVIVRE - 1991 |
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« Je
relis – continue t'il - toutes ces belles choses très signifiantes,
revis tous ces endroits par lesquels je suis passé, avec nostalgie mais
aussi avec fierté dans ce matériel unique parce que tout ça parfois n'existe
plus, mais unique aussi par le regard que j'ai porté sur eux, avec ma
rapidité et mes obsessions ; la nourriture par exemple. Ces plats qui
semblent attendre le retour de celui qui est en train de les tester à
moins qu'il ne soit plus et ne revienne jamais.....
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...Ou
ces chambres d'hôtel « moisies » aux lits défaits, figés, comme une Pompéi
moderne. »
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« ...Chevelures
des fenêtres fermées des chambres d’Asie
Papier des murs des chambres des hôtels moisis Chevelure immobile et chaude des longues nuits Draps mouillés de tous les cris des odeurs du temps qui fuit..." |
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"...Chevelure
des rideaux tirés des fenêtres closes
Le reflet dans les glaces des murs des corps qui reposent Bruit des clés des barreaux des portes de fer Le couloir allumé le jour et la nuit comme en enfer..." |
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"...Comme
en enfer CHAMBRE D’ASIE – PRISONNIER DE L’INUTILE - 1985 |
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Deuxième
point central dans son oeuvre, ce sont donc les enfants et leur pureté
rêvée. Puis les paysages, et - accessoirement - quelques
rares autoportraits.
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Mais
il en est des photos, comme des titres, quand il aime il réutilise...
Ainsi les deux photos ci-dessous -entre autres - se retrouveront dans
trois recueils de photos ! Celle de droite ayant - en plus - l'honneur
de faire la couverture du livre "Aqui te espero" paru en 1994.
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Il
réalisera aussi les photos de pochettes de 45T (ou maxi) pour d'illustres inconnus....
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Cette deuxième exposition sera une expo vente. De ses livres, mais surtout de ses tirages qui seront répartis en deux catégories: les tirages pigmentaires vendus 900€ pour un 15x22 et 1400€ pour un format 20x36 et les tirages argentiques vintages et chromogènes qui iront de 1900 à 3200€. |